La rosière

La rosière
Ce mot, vient de la rose. Il sert à désigner une jeune fille vertueuse à laquelle dans certaines localités, on décernait solennellement une couronne de roses accompagnée d'une récompense en argent. Qui ne connaît Saint Médard, immortalisé par le calendrier et connu dans le peuple sous le nom de "Père Pissard", promesse de déluge pour quarante jours plus tard, à moins que Barnabé ne lui coupe l'herbe sous le pied. C'est à lui qu'on attribue de surcroît le couronnement de la première Rosière, en l'an 530.
La révolution supprima cette coutume estimée peu démocratique. La toisième République se satisfit de cette reconnaissance votive. On vit en de nombreux endroits fleurir ces festivités qui consentaient à la plus "méritante"des jeunes filles de la contrée de recevoir une gratification parfois importante. Cela permettait un déploiement de réjouissances avec fanfares, défilés, chars fleuris; on faisait bombance et on dansait. L'élue, évidemment devenue riche, donc intéressante, se trouvait fort courtisée et rare si elle ne se mariait pas dans l'année. La tradition périclita. On ne dota plus aussi fortement les gagnantes; les candidates étaient plus difficiles à trouver. On ne sut trop si les rosières disparurent à cause des trop petites sommes mises en gains ou si l'état de vierge était plus difficile à trouver qu'auparavant.