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 Le   poilu

 

Ils avaient dix- sept ou vingt- cinq ans. Se prénommaient Gaston, Louis, René…

Ils étaient boulangers, palefrenier, colporteurs, bourgeois ou ouvriers. Ils devinrent soudainement artilleurs  fantassins, brancardiers… Voyageurs sans bagages, ils durent quitter leurs femmes et leurs enfants et revêtir l'uniforme mal coupé, chausser les godillots cloutés.

    Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures…

 

Voici quelques mots écrits dans la boue et qui n'ont pas vieilli d'un jour. Des mots déchirants, qui devraient inciter les générations futures au devoir de mémoire, au devoir de vigilance,comme au devoir d'humanité

 

    20 Septembre 1914

Nous venons de passer une terrible semaine. D'ailleurs, depuis notre départ de la Francheville, il me semble qu'il n'y a plus ni nuit ni jour,  c'est la même journée qui se prolonge à travers la lumière et l'ombre, parmi les marches forcées et les combats, parmi les souffrances physiques et morales. La réalité dépasse notre imagination et cela me paralyse d'écrire. Aussi je laisse toute cette histoire que je vous dirai, s'il m'est jamais permis de revenir au monde.

                                                                                                  Etienne  TANTY

Octobre 1915

Je crois n'avoir jamais été aussi sale. Ce n'est pas ici une boue liquide , comme dans l'Argonne. C'est une boue de glaise épaisse et collante dont il est presque impossible de se débarrasser, les hommes se brossent avec des étrilles…par ces temps de pluie, les terres des tranchées, bouleversées par les obus, s'écroulent un peu partout, et mettent au jour des cadavres, dont rien, hélas, n'indiquait la présence. Partout des ossements et des crânes. Pardonnez moi de vous donner ces détails macabres; ils sont encore loin de la réalité.

                                                                                             Jules GROSJEAN

19 Juillet 1915

Je ne suis plus qu'un squelette où la figure disparaît sous une couche de poussière mêlée à la barbe déjà longue. Je tiens debout comme on dit en langage vulgaire parce que c'est la mode.

                                                                                             Emile SAUTOU

 

 

Extraits du livre:"Paroles de Poilus" (LIBRIO)

 

 

 
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