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LE    PELHAROT

 

MAJOUFFE  de  BURRET

 

Les "Anciens" de notre Barguillère ont bien connu  Michel LESTEL dit "Majouffe "qui fut un des plus grands farceur de son temps. Il tenait une auberge à Burret, en exerçant également les métiers d'épicier, mercier, et "pelharot"(chiffonnier).

Natif de Peyroutou ( Commune de Burret), et issu d'une pauvre famille , il savait pourtant lire et écrire ce qui était rare à l'époque. Ayant sorti le bon numéro lors du "tirage au sort ", cette chance inespérée aurait pu lui éviter l'accomplissement des sept années de service militaire. Mais,  démuni de ressources et sans situation, il avait , moyennant finances, accepté de remplacer un riche personnage. Ainsi, il avait participé à la guerre de 1870 contre les Prussiens. A son retour, il s'établissait à Burret et se mariait avec "Mario"paysanne illettrée du hameau de Matïou.

   Plus ambulant que sédentaire, il sillonnait la Haute-Barguillère en échangeant ses foulards et ses cravates contre les belles chevelures féminines coupées sur place par ses soins. Des ennuis répétés avec des maris ombrageux, l'avaient cependant forcé à délaisser ce négoce trop dangereux .Une ou deux fois par l'an, les jours de pluie, il allait de hameau en hameau collecter les chiffons et les peaux de lapin. Il était sûr par mauvais temps  de trouver la ménagère à la maison. Imaginez notre homme, la pèlerine sur la tête, un bâton à la main, poussant devant lui, dans les sentiers pierreux, son âne résigné. A l'entrée des villages, il criait en appuyant sur la première syllabe :

 

<<Pelharot ! Pelhots !...Ferro bielh ! Pèl de lèbre ! Pèl de lapin !

<<Chiffonnier ! Chiffons !...Vieille ferraille ! Peau de lièvre ! Peau de lapin !

 

Et quand la maîtresse de maison tardait à se montrer, il donnait de grands coups de bâton sur la porte, et le dialogue s'engageait en patois bien sûr. Le prix était âprement débattu et quand enfin l'accord était conclu, Majouffe ne manquait pas, d'ajouter quelques plaisanteries gaillardes. La ménagère égayée, montait au grenier, rassemblait les chiffons dans un grand sac, prenait les peaux desséchées, et posait le tout sur le seuil de sa maison. Pendant ce temps, Majouffe faisait le tour du hameau; au retour, il sortait son peson de sa poche, et sous le contrôle de la femme méfiante, pesait la marchandise. Il payait, chargeait son âne et reprenait la route. Son activité s'étendait jusqu'à Massat et même La Bastide de Sérou, il ne rentrait pas tous les soirs chez lui, il couchait dans les auberges.

 

 

 
[ Le Cami 2012 ]
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