LE LABOUREUR
La sagesse du laboureur
Dés qu’un rayon d’aurore à tes carreaux s’avive
Tu quittes, lourd encor de fatigue, ton lit ;
Et, dans le vol lointain des nuages, tu lis
Si le temps sera clair et ta journée active.
Que t’importe les jeux des belles perspectives,
Le rêve du printemps qu’un poète a cueilli ?
Il faut que ton labour, ce soir, soit accompli,
Tu pars inattentif au bois qui s’enjolive.
Penché sur ton sillon qui fume dans l’air frais
Tu vas, parmi l’arôme apaisant des guérets,
Humble comme tes bœufs, poursuivre l’œuvre utile.
Tu chantes, reflétant l’allégresse du jour,
Et lorsque l’angélus s’ébranle au campanile
Tu penses que la vie est bonne et le temps court.
Barthélemy MAURETTE