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La paysanne ariégeoise.

 

La paysanne ariégeoise, si pauvre cependant, est très donneuse. De nos jours la condition du foyer paysan et de la femme a heureusement évolué. Mais les vertus ancestrales n’ont pas encore disparu… Si loin que remontant dans mes souvenirs, je ne me vois pas passant le seuil d’une ferme sans emporter quelques beaux fruits, un gâteau de miel, des crêpes ou des marrons chauds, un saucisson, du « cambajou » jambon du pays cru et très salé, d’un goût exquis. Rarement des fleurs, car la paysanne utilitaire sous-estime une pareille offrande.

    Ses bêtes soignées, elle lève les enfants, les équipe pour l’école, prépare le panier de leur déjeuner, hèle les petits voisins et suit d’un regard d’amitié, la puérile troupe qui disparaît derrière la haie. L’homme après un bol de café, est parti aux champs. Mariotte prépare le déjeuner de neuf ou dix heures suivant la saison et, quand elle l’aura servi et mangé debout sur le pouce, elle suivra son mari, avec lui elle bêchera, sarclera, labourera. Vers deux heures elle revient en courant, fait cuire deux œufs, coupe une large tranche de pain, prend un litre de vin et porte son repas à l’homme qui, étendu à l’abri d’un arbre goûte un repos bien gagné.

    Et Mariotte direz-vous ? Mariotte, elle, ne se repose pas ou si peu ! elle sert, mange du bout des lèvres, et se remet à la tâche. Vers quatre heures, elle repart en hâte, recevoir les petits écoliers, elle leur distribue leur tâche, confie les brebis à l’un, les vaches à l’autre, gronde et dorlote, menace et promet, puis elle va faire sa récolte d’herbes, sarcle son potager, va puiser de l’eau à la fontaine souvent éloignée, ouvre la porcherie d’où une masse boueuse et grondante s’échappe aussitôt, et tout en surveillant ses bêtes vautrées dans le fossé, Mariotte rallume son feu, pèle ses pommes de terre, nettoie l’étable, range sa cuisine, prépare le repas du soir. Ses enfants et l’homme couchés, elle révise leurs hardes, pose des pièces multicolores, reprise les bas, somnole, se réveille et, grise de fatigue, se couche aux environs de minuit sans avoir eu une seconde de détente au cours de la longue journée.

Isabelle SANDY.

 

 
 
[ Le Cami 2012 ]
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