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         Lou  CANTOU

                                     (AU COIN  DU  FEU )

 

 

 

                                     LA VEILLEE

 

Ces veillées d'autrefois étaient curieuses et pittoresques, surtout à la campagne où, sous le grand manteau de la cheminée, devant un âtre alimenté avec prodigalité, se développait un arc de cercle d'une vingtaine de personnes. Que ce fut dans les villages, dans les hameaux ou dans les fermes isolées, il s'établissait un calendrier et la veillée avait lieu dans chaque foyer à tour de rôle; et on n'hésitait pas à parcourir plusieurs kilomètres dans le froid et dans la neige pour se réunir dans telle ferme perchée sur la montagne.

 

  Les veillées ont eu anciennement comme principal attrait de favoriser des relations courtoises entre jeunes gens et jeunes filles, et de nouer des idylles conduisant souvent au mariage. Mais toutes ces distractions n'empêchaient pas qu'on se livrât àde nombreux travaux utiles, lesquels étaient surtout exécutés par les personnes âgées; mais on faisait aussi appel à la jeunesse qui trouvait, dans certains de ces travaux, de nombreux motifs de batifolage. Des les premières veillées on effeuillait le maïs qui, contrairement à ce qui se fait aujourd'hui, était rentré dans la grange avec toute sa tige. Les épis de maïs, encore munis de toutes leurs feuilles qui les enserraient dans leur gaine, étaient effeuillés à la main: l'opération consistait à enlever la majeure partie des feuilles et en laisser seulement trois ou quatre qui étaient retroussées dans le sens contraire de leur disposition normale, en laissant l'épi à découvert. Cela permettait de lier ensemble une vingtaine d'épis et de faire ainsi un paquet. Les paquets étaient ensuite suspendus aux grandes poutres de la cuisine pour séchage. Plus tard, au cours des veillées qui suivaient, les épis de maïs étaient décrochés et on se livrait à leur égrenage au fur et à mesure des besoins.

  D'autres travaux étaient également exécutés pendant les veillées. Les hommes adultes confectionnaient des paniers de différentes formes, les jeunes filles exécutaient des travaux de tricotage et de couture, ou bien brodaient leur futur trousseau de mariées. Le filage du lin ou de la laine était plus spécialement dévolu aux femmes âgées dont les mains étaient plus expertes.

 

Vers le milieu de la veillée, le travail était interrompu pour manger quelques châtaignes et boire une gorgée de vin à la régalade, à l'aide du pourro, sorte de cruche en verre destinée à cet usage spécial, et qui passait de mains en mains. Les jeunes gens en profitaient pour chanter quelques pastorales du terroir.

 

  Les premiers instants de la veillée étaient en général silencieux, mais ensuite les langues se déliaient et tout le monde devisait gaiement. On rapportait quelques cancans, on racontait des histoires de revenants ou de loups-garous pour la grande frayeur des enfants qui se blotissaient près du feu tout en jetant un regard apeuré vers le coin le plus sombre de la pièce.

 

  Sur le coup de minuit, la fin de la veillée était annoncée par un chant que les jeunes gens entonnaient en chœur et intitulé: fi de belhade ( fin de veillée)

 

                                             Adelin MOULIS  (Traditions et Coutumes de mon terroir)

    

 
[ Le Cami 2010 ]
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