La confection du charbon de bois, permettant la fabrication du fer dans les forges à la catalane, resta très active dans nos montagnes jusqu’au début du 20° siècle, puis elle s’éteignit peu à peu en même temps que disparurent les dernières forges comme celle de Gaynès. Elle connut un certain regain d’activité pendant l’Occupation pour alimenter les moteurs à gazogène. Les vieux charbonniers reprirent un moment du service pour enseigner le métier aux jeunes réfractaires au S.T.O. cachés dans les forêts.

    Le travail des charbonniers était un métier dur et très pénible. Ils respiraient constamment une âcre fumée qui noircissait inexorablement leur peau et leurs vêtements imprégnés d’une odeur de suie malgré les lavages. De mai à novembre, ils séjournaient dans les bois et menaient une vie isolée.

    On laissait les arbres abattus avec leur feuillage pendant 15 jours pour éliminer le maximum d’eau par évaporation puis on les débitait pour construire la meule (voir dessin). Cette meule était recouverte d’une couche de feuilles sèches et de mousse, sur laquelle on disposait, pour empêcher l’air de rentrer, une couche de terre.

     La meule était cuite lorsque le feu atteignait la base, au bout de trois semaines environ. Pendant toute cette période, le charbonnier gardait la meule jour et nuit, et couchait à proximité dans une hutte de branchages, pour intervenir à tout moment dans cette longue et patiente lutte contre le feu, qu’il fallait maîtriser entièrement.