La Lavandière

 

    Connaissez-vous les lavandières comme il y en a….

    Pas de lave-linge ?qu’à cela ne tienne, on a un beau lavoir, fermé au mauvais temps, où il fait bon se réunir pour laver le linge et échanger les dernières nouvelles du village. On a laissé le cube de savon  et la brosse sur la poutre qui soutient le toit entre deux chevrons. On les retrouve intacts, prêts à servir, à décrasser un drap ou la culotte du gamin qui se salit, le bougre, sans penser à la fatigue de sa pauvre mère.

    L’eau est limpide, fraîche en été, presque tiède en hiver, quand il gèle ou que la neige tombe. Et puis, on rencontre une voisine, on échange les derniers ragots, on médit de la Marie, on raconte les frasques de François, les dernières trouvailles des jeunes pour la nuit des  Maïs…

   On trempe le tissu, sur le plan incliné qui borde le bassin, on le savonne vigoureusement, on le brosse en insistant sur les taches. Ensuite, on le mouille à nouveau et on le roule en longs tortillons pour un premier essorage. A la fin il sera jeté dans le premier bassin où l’eau n’a pas encore pris de teinte bleutée pour quelque dernier rinçage.

    La corvée terminée, la lavandière rentre à la maison, la corbeille sur la tête, étend son linge sur le fil dans le jardin ou sous le hangar et reprend les dures tâches ménagères.